Plastic Tac Tic Tac : les enjeux de la production plastique

Capucine Dupuy

Autrice de bandes dessinées environnementales, Capucine investigue sur le plastique depuis 2020. Son essai dessiné « Plastic tac tic tac » (Dargaud, 2022), sélectionné au prix Tournesol du Festival d’Angoulême, est le fruit de deux ans de recherches.

 

Tic tac. Écoutez votre coeur qui bat. Tic tac. Comme c'est doux et beau. BIM. Ah, ça ce sont dix tonnes de plastique qui s'abattent. Chaque seconde, le monde en produit dix tonnes, oui.

Elles seront recyclées ? Bien sûr, intégralement, soigneusement, à l'infini. Sans déperdition, sans matière vierge, sans consommer de ressource. En témoignent les milliards de tonnes incinérées, échouées dans les décharges, tapies dans le sol, emprisonnées dans la banquise, enchevêtrées dans les campagnes, en goguette dans nos veines, en suspension dans les airs, en apnée dans les abysses, en extase en surface.

En extase, les industriels le sont aussi : « Nous ne pouvons prédire ce qui apparaîtra en magasin dans les cent prochaines années, mais nous affirmons avec confiance que pour les plastiques, sky is the limit ! » (Plastics Europe). D'où les centaines de milliards de dollars d'investissement ces toutes dernières années : le plastique constitue le relais de croissance de l'industrie pétrolière.

Pour réussir cette trajectoire, cette industrie s'assure qu’un seul problème reste à régler - celui des déchets. Elle écarte ainsi des radars le problème climatique, puisque le plastique est à 99% issu de matière fossile. Et le problème sanitaire, puisque l’écrasante majorité des additifs plastiques sont toxiques pour l’environnement, la santé, ou les deux.

Tic, tac, on en parle ?